Sexualité & Covid. Acte 3

Voit-on émerger une nouvelle philosophie de la sexualité ?

 

Un Américain sur quatre préfère aujourd’hui regarder Netflix que faire l’amour…

Notre libido et notre sexualité auraient donc cruellement baissé depuis la Covid !

Pourquoi ?

En sus d’une pensée légitime qui conduirait à penser que trop de sexe tue le sexe, j’y vois deux mouvements de fond qui émergent, bien qu’encore sous le radar :

L’asexué.

L’absence de vie sexuelle est beaucoup plus répandue qu’on ne le croit. Elle concerne un tiers des couples, selon de nombreuses études et à l’échelle mondiale. Les corps s’adaptent, la sécrétion de sperme et autres hormones se mettent à l’arrêt, définitivement ou provisoirement. Un mode de vie qui s’accompagne de plus en plus d’une souffrance de vivre le décalage entre l’image de la sexualité qui envahit nos écrans et ce qui est réellement vécu (même pour les couples qui ont des rapports fréquents) car son absence est trop souvent montrée du doigt. Comme si faire l’amour était un dû. La sexualité serait-elle si essentielle que cela aujourd’hui ? De plus en plus de personnes, interviewées dans le cadre de différentes études, estiment que non.

Se font également jour de plus en plus de courants contestataires, du type Punk, mais avec une connotation extrême plus axée sur une vie sans sexe, mais aussi sans viande, sans alcool, sans gluten : le « Straight Edge », lequel et selon ses fans, permettrait d’être vigilant, en pleine conscience, se présente comme une philosophie du renoncement face à la surconsommation qui empêcherait de penser librement et de mener le combat. D’aborder la vie avec une lucidité extrême non altérée par des adjuvants, dont le sexe. Une lutte aussi, si l’on en croit les défenseurs de ce mouvement, contre une société qui ne reconnaîtrait pas le droit d’exister de ceux qui ne manifestent aucune attirance sexuelle, lesquels souhaiteraient replacer le corps dans ce qu’il est et non pas comme un vecteur d’être possiblement « donné » ou « offert » à l’autre (2 à 4% de la population aujourd’hui).

Un héritage de « Me too », plus politique, moins tributaire pour les femmes de ne plus avoir cette nécessité du besoin du désir de l’autre pour exister, de ne plus avoir recours forcément à une sexualité pour exprimer que le couple va bien. L’une de mes coachées me confiait, il y a peu :

« je veux sortir de la chape de plomb du quota de sexualité et je remets en cause l’hétérosexualité en tant que rapport de pouvoirs, de code social ».

 

L’économie d’énergie (une intuition personnelle, sans réelles datas)

À mes yeux, et depuis la Covid, la vie s’apparenterait de plus en plus à un combat, à une lutte pour survivre. Et le moteur, c’est l’énergie. Il faudrait donc moins faire l’amour, rester en bonne santé, résister à la pandémie, mobiliser nos forces et les économiser. Après tout, Camus ou Picasso s’arrêtaient de pratiquer pour mieux se concentrer sur leur art… Louise Michel, la « Vierge rouge » en fit de même pour sa lutte révolutionnaire, ou encore, bien avant elle, Jeanne D’Arc.

Brigitte Lahaie ne croit pas à ma théorie :

« la sexualité renforce le système immunitaire et rend plus fort. Je ne partage pas votre avis et votre intuition ».

Les exemples, pourtant, ne manquent pas, notamment dans le sport de compétition. L’abstinence y est une pratique très répandue, sans s’appuyer cependant sur des études sérieuses, ainsi que le reconnaît la recherche médicale de l’INSEP. L’acte sexuel précédent une compétition « couperait » les jambes. De nombreux champions considéreraient garder de l’influx, le « mental ». Mohamed Ali s’abstenait sexuellement six semaines avant chaque combat et quantité d’autres font de même. Cette croyance en l’abstinence victorieuse – héritage Grec depuis qu’Icco de Tarente, un champion des jeux équivalents à nos actuels Jeux Olympiques, qui gagnait toutes ses compétitions en se ligaturant le prépuce – serait-elle de plus en plus remise au goût du jour ?

Laissons le mot de la fin de ces trois posts à Brigitte Lahaie que je remercie chaleureusement pour ses avis et contribution.

« Il y a beaucoup de positif dans la situation actuelle. Elle ramène à l’essentiel, c’est-à-dire l’amour. Passer du temps avec les proches, entretenir le lien. Le qualitatif. La Covid a été un révélateur des couples qui allaient bien et les autres ».

À bon entendeur !