Passe sanitaire

Pourquoi les cérémonies religieuses (messes, sépultures, etc.) sont-elles exemptées du passe sanitaire tandis que toutes celles relevant de la culture y sont toujours soumises…

C’est pourtant comme au cinéma ou à un concert. D’autant qu’il n’y a plus de distanciation imposée sur les bancs de l’église…

Alors que de nombreux sites sont soumis au passe sanitaire, les lieux de culte y échappent. Seulement pour les cérémonies religieuses et les activités cultuelles, toutefois, comme le prévoit  l’article 47 du décret du 1er juin 2021, du ministère de l’Intérieur. À savoir messes, prières, célébrations, mariages, etc. Lorsqu’ils accueillent des activités ne relevant pas du culte, tels des concerts ou des conférences, le passe sanitaire continue de s’appliquer.

En effet les lieux de culte bénéficient d’une protection constitutionnelle, justifiée par la valeur fondamentale de la liberté de culte. « La liberté de culte dispose d’un statut à part et exige une protection plus exigeante que les autres libertés d’expression », décryptait Le Figaro, en juillet.

Mais n’y aurait-il pas une raison plus fondamentale ?

Selon le psychologue américain Michael McCullough, la pratique d’une religion, quelle qu’elle soit, a aussi pour effet de prolonger la longévité : par rapport aux non-croyants, les pratiquants bénéficient de 25 % d’espérance de vie supplémentaire. Et il y a une explication à cela, rappelle Roy F. Baumeister dans son livre Le pouvoir de la volonté, la nouvelle science du self-control :

« Quand on est croyant, on a moins tendance que les autres à acquérir de mauvaises habitudes, à avoir un comportement à risque (sexuel, drogue), et on a plutôt tendance à prendre des vitamines, à s’imposer des jeûnes bénéfiques, à consulter un médecin.

Mais, surtout, on bénéficie d’un meilleur soutien de son entourage. Les religions encouragent le lien social, les valeurs familiales et elles diminuent l’intensité des conflits intérieurs. Elles augmentent également le souci du regard de l’autre, de la congrégation. »

Au-delà de ces arguments théoriques, l’Association des maires de France a saisi le ministère de la Justice, dénonçant une inégalité de taille pour les cérémonies en mairie… Finalement, les mariages civils sont eux aussi exemptés. « Le « passe sanitaire » reste non-applicable aux cérémonies civiles et religieuses », précise le gouvernement.

Les cérémonies, civiles ou religieuses, doivent toutefois continuer de se faire « dans le respect du port du masque et des gestes barrières ».