Pourquoi l’appellation de « coach mental » n’a pas de sens ?

D’après les écrits de différents professionnels du coaching, le coach mental s’appuierait sur des outils et techniques issus de la PNL, de la psychologie humaniste, et du coaching pour « booster » votre mental.

Dans le coaching mental, la promesse est de travailler votre mental afin de décupler vos performances et atteindre vos objectifs, tel que sortir d’une situation de blocage, améliorer la confiance en soi et la gestion émotionnelle, développer votre intelligence émotionnelle, votre intuition, mieux gérer le stress, les émotions et les pensées négatives, gérer la pression réductrice du perfectionnisme, améliorer vos performances ainsi que votre efficacité professionnelle…

Le plus souvent, ce sont les sportifs de haut niveau qui font appel à un coach mental, afin d’améliorer leurs résultats sportifs et mieux gérer les émotions négatives (stress, peur de l’échec…) qu’ils peuvent ressentir avant une compétition. Le coach peut également être sollicité pour améliorer les performances d’un sportif en préparation mentale (préparation mentale d’un athlète, préparation mentale d’un footballeur ou encore préparateur mental pour une équipe…)

Toutes ces techniques et méthodes basées sur le mental sont, à mon sens, inefficaces pour une raison très simple : le mental est une notion bien trop abstraite pour baser sa réussite dessus.

C’est quoi le mental ?

Le mental n’est pas une matière brute que l’on peut travailler aisément, c’est une psychologie impalpable. On ne peut localiser le mental dans un endroit du cerveau par exemple, ou l’observer par l’imagerie médicale.

Est-ce que la notion de mental est liée de près ou de loin :

• à la volonté,
• à la raison,
• à la rationalité,
• à l’esprit,
• à la performance sportive ou professionnelle,
• aux pensées ?

Un peu tous ces éléments à la fois. Durant des siècles, ce terme que l’on pouvait associer à la spiritualité a été vidé de sa substance et s’est transformé malheureusement en un mot valise, que l’on utilise à tort et à travers, comme le coaching mental, la bienveillance, etc.

La notion de « mental » s’est surtout développée depuis la montée en puissance de la performance, la plaie des temps modernes. Performance est un mot anglais : to perform, qui ne veut pas dire réussir : il veut dire participer, faire une action. La performance, vue par nos amis anglais, c’est réaliser quelque chose, jouer un rôle au théâtre ou au cinéma par exemple.

Ce n’est donc pas du tout lié à l’absolue nécessité de gagner. Mais nous avons détourné ce terme au profit de l’obligation de réussir et d’être le meilleur dans son domaine : meilleur en sport, avoir une meilleure motivation, avoir une meilleure technique ou une meilleure méthode de travail. Le mental a malheureusement laissé place à la compétition ! Mais comment en est-on arrivé là ?

Pourquoi utilise-t-on le terme « coaching mental » à tort et à travers ?

Parce que l’on veut toujours mettre un mot sur tout ! Vous avez probablement entendu à la télévision ou dans des tribunes qu’un sportif ou un chef d’entreprise n’aurait pas assez « mental » pour réussir sa compétition ou son objectif stratégique. Alors que ce sont probablement des sportifs, des acteurs ou des personnalités qui ont très souvent consacré une grande partie de leur vie à se priver des bonnes choses, à suivre une discipline de fer, à s’imposer une hygiène de vie drastique. Ils n’auraient donc pas de mental au prétexte qu’il perdraient un match ou subiraient des revers professionnels ? C’est une approche très réductrice et le mental n’y est pour rien du tout !

Imaginez-vous dans des situations où vous vous laissez aller. Des idées et émotions arrivent. Vous ne savez pas d’où ou comment elles viennent. Elles viennent tout simplement, sans contrôle. Ce pourrait être associé encore une fois à l’esprit, les pensées. Vous pouvez l’appeler « mental », mais c’est de fait un phénomène plus global :

• Ces émotions et ressentis pourraient être liés à votre être,
• Ce « mental » peut s’apparenter simplement à votre environnement socio-professionnel ou spatial
• Ces réflexions peuvent également provenir de vos ancêtres, ce que l’on appelle la psycho généalogie….

De plus, sans le corps, le mental n’est rien ! Tout est imbriqué dans ce fameux axe tête – cœur – corps que tous les bons praticiens cherchent à faire découvrir et ressentir à leurs patients ou coachés. Le fameux « anima sana in corpore sano » : un esprit sain DANS un corps sain.

Comment donc un coach pourrait-il traiter le « mental » à partir du moment ou celui-ci puise son origine dans plusieurs facteurs ?

Il y a quand même une nuance quant au coaching mental

Je précise qu’il y a d’excellents coachs qui traitent de la personnalité d’un individu, de ses réactions face au stress, de sa gestion des émotions sous l’étiquette de « coaching mental ».

Ne serait-ce que d’offrir à une personne la possibilité de se confier et de comprendre certaines sources d’angoisse peut être considéré comme du mental. Mais c’est surtout une longue pratique des sciences humaines, d’analyses comportementales et de psychologie, d’expériences, de vécu, de corrélations, qui peut apporter des réponses aux coachés.

Un coach ne donne pas de clés à son coaché, il lui fait comprendre de lui-même qui il est et quelles sont les sources de son stress et de son mal-être.

Mais cela reste trop souvent un titre que trop de marchands du temple utilisent pour finalement se faire de l’argent sur le dos des sportifs de haut niveau par exemple, voire les manipuler. Le monde du coaching souffre du marketing à outrance et il faut laisser le mental tranquille !

Faites-donc très attention si vous prenez un coach « mental ». Je vous conseille plutôt de vous tourner vers un coaching de vie. Par ailleurs, je vous donne des détails sur le rôle d’un coach de vie dans votre épanouissement personnel