30 Nov Quels sont les signes d’une intelligence existentielle forte ?
Qu’est-ce que l’intelligence existentielle et comment la développer ?
Le concept des intelligences multiples, de Howard Gardner, paru sous le titre « frames of mind », est un livre qui s’est beaucoup fait connaître dans le monde francophone. L’auteur y propose une théorie sur l’« intelligence » qui se base sur le fonctionnement du cerveau et la façon dont les individus apprennent. Il explique comment chaque individu est doté d’une intelligence différente. Il y présente des tests permettant de mesurer ces intelligences, et les résultats qu’elles produisent. 10 intelligences sont ancrées en nous et, malheureusement, la société contemporaine ne fait le panégyrique que de seulement deux intelligences : la logico-mathématique et celle du verbe et du langage.
Nous parlons que trop souvent de ces intelligences sans se concentrer sur les 8 autres que nous avons tous en nous depuis la naissance ! Aujourd’hui, nous allons percer le mystère qui se cache derrière une des intelligences les plus difficiles à cerner : l’intelligence existentielle.
L’intelligence existentielle est la capacité à se questionner sur le sens de la vie. Elle s’intéresse aux questions fondamentales : d’où venons-nous ? Pourquoi sommes-nous ici ? Où allons-nous ? Elle permet de comprendre ce qui est essentiel dans la vie que nous menons. Elle est liée au développement des capacités intellectuelles et de l’imagination. Mais comment savoir comment développer cette intelligence si peu décrite dans les livres de développement personnel .
Qu’est-ce que l’intelligence existentielle ou spirituelle ?
L’intelligence existentielle relève du questionnement de soi et du monde qui nous entoure, au sens très large. Philosophique et transcendantal, bien au-dessus des sens physiques. Un questionnement qui intègre le sens de la vie et de sa vie, l’au-delà, la mort, la quête d’une authenticité et d’un apaisement perdus, des inspirations philosophiques ou religieuses, une pratique du yoga ou des contacts avec la nature comme de longues promenades où l’on se laisse pénétrer, dans le silence, par la plénitude de ce qui nous entoure.
L’intelligence spirituelle est une quête existentielle qui dépasse les religions et les spiritualités. Elle vous questionne sur la société qui vous entoure, sur les valeurs universelles comme l’amour, la paix, la fraternité, la diversité.
C’est ce flow qu’une des légendes du sport automobile Ayrton Senna ressentait au volant de sa voiture de course quand il disait : « Je ne sais même plus qui pilote, je suis sorti de mon corps, je me suis presque regardé de l’extérieur… » C’est Edgar Morin quand il décrit la manière dont il fut « transporté » la première fois qu’il a écouté la Neuvième symphonie de Beethoven. C’est vous et moi qui nous arrêtons, en extase, devant une œuvre d’art ou un paysage qui nous interpelle. Elle favorise la connaissance de soi, le savoir être, bien loin de l’individualisme qui prévaut. Elle nous aide à comprendre le monde dans sa complexité et son unité. Elle nous ouvre aux autres, à leur diversité. C’est ce que les philosophes appellent la « sagesse ».
Earl Howard Gardner reconnaît que l’intelligence spirituelle est la seule qui ne puisse être localisée dans une zone déterminée du cerveau, au contraire des autres formes d’intelligence. L’intelligence du temps n’est pas « localisable », elle non plus. Ces deux intelligences n’en sont pas moins de vraies aptitudes, de vraies habiletés. Elles dépassent tout ce que l’on nous a appris… L’intelligence spirituelle est une aptitude que chacun possède, à des degrés divers : elle est en soi, et nous sommes en elle. C’est une intelligence du cœur, qui s’épanouit dans l’amour.
L’intelligence spirituelle ne consiste pas à accumuler les connaissances, mais à savoir comment utiliser au mieux ce que nous savons déjà. Elle nous fait découvrir des choses nouvelles, elle nous permet de comprendre le sens et l’origine des choses, elle nous aide à trouver des solutions aux mystères de la vie, ou tout du moins, essayer de rendre le monde cohérent.
La pandémie de Covid-19 a bousculé nos vies, elle nous a confrontés à la mort, et donc à l’urgence de la vie. Certains ont compris qu’ils n’avanceront jamais s’ils ne se remettent pas dans le chemin de leur vie. D’autres continuent d’ignorer cette intelligence existentielle et spirituelle qui n’est au fond rien d’autre que la croyance en soi…
L’intelligence existentielle permet de comprendre la différence entre viser et vouloir atteindre un but
Imaginez que nous embarquions ensemble sur un catamaran et quittions le port du Havre avec pour objectif de rejoindre New York. Au cours de la traversée, nous allons forcément rencontrer quelques problèmes : des vents contraires, une avarie, peut-être un autre voilier auquel nous allons porter secours. Nous allons mettre nos différentes intelligences à l’œuvre, mais l’intelligence existentielle et spirituelle nous sera particulièrement précieuse.
En effet, durant la traversée, deux attitudes mentales sont possibles. La première, tourmentée, va se focaliser sur le but à atteindre : imaginons que nous nous fixons pour but d’arriver absolument à New York le 24 décembre. La crispation sera telle que non seulement non ne goûterons pas au voyage, mais de plus, toute notre énergie étant tendue vers ce but dont nous n’avons aucun contrôle, nous n’aurons pas les capacités de gérer les inévitables difficultés. La seconde va se concentrer sur le chemin, sur la compréhension de ce qu’il se passe, sur les gestes à effectuer, les attitudes à adopter, l’acceptation des événements qui arriveront. Elle ne sera pas dans le contrôle mais bien dans le lâcher prise. Elle ignorera la crispation au profit de la quête de soi dans l’exécution du chemin. Et c’est elle qui nous fera atteindre New York, le 24 décembre avec la plus forte probabilité.
Toute la philosophie de la vie est là, dans la compréhension de la différence majeure qui existe entre viser une cible, un but, et vouloir l’atteindre. D’un côté le telos, de l’autre le skopos.
Le telos consiste à travailler en permanence sur la compréhension de ce que nous sommes, une activité spirituelle « interne », dans le discernement de ce qu’il y a de bon pour nous, dans l’acceptation de notre entièreté, de nos qualités comme de nos défauts. Dans cette joie que prônait Spinoza de partir à la découverte de soi-même, de ses intelligences multiples, car c’est l’ignorance de ce que nous sommes, la méconnaissance de nos démons intérieurs, qui génèrent la peur. C’est dans l’accueil des émotions, telles qu’elles viennent, que réside la relation. La vraie volonté de puissance n’est pas ailleurs. Il s’agit d’arrêter de se traiter avec violence face à l’échec. L’échec n’est jamais une fin, mais un point de départ. C’est en l’acceptant qu’on apprend à se construire, et non en le rejetant. La volonté de puissance ne peut se développer que dans l’acceptation de la réalité.
Le skopos, c’est le but qu’il convient de viser, mais pas de vouloir atteindre à tout prix. D’abord, parce que nous n’en avons pas le contrôle, ensuite, parce qu’en le désirant, nous sommes déjà dans une anticipation du futur (si je pense à ma flèche qui doit atteindre absolument la cible, je ne suis plus dans le présent). C’est en faisant abstraction de cette attente-là que nous arriverons à atteindre le but, s’il doit être atteint. Car l’essentiel n’est pas là.
Pour reprendre la notion de « chemin », la philosophie ne consiste pas, par exemple, à atteindre Saint-Jacques-de Compostelle, mais à être sur ce chemin intime, cette voie tierce, dans les ressentis, dans le telos. Si vous atteignez la destination, tant mieux, mais si vous ne l’atteignez pas, ce n’est pas grave car vous aurez marché sur le chemin de la connaissance de vous-mêmes.
En appliquant cette philosophie, en remerciant la vie pour les événements qu’elle vous envoie en permanence, même les plus terribles, comme autant de marqueurs des progrès de votre acceptation de vous, votre vie ne sera plus la même, ni pour vous ni pour les autres. C’est une des clés de l’acceptation.
L’intelligence existentielle revient à se dire : « Fuis ce qui te suis et suis ce qui te fuis »
Une autre manière d’expliquer ce qui précède. Combien de fois avez-vous expérimenté cet adage avant de l’oublier ? Si vous voulez une chose, vous ne l’aurez pas. Si vous lâchez prise, la « chose » viendra à vous. Listez des succès de votre vie qui sont advenus lorsque vous vous y attendiez le moins. D’une certaine manière, en suivant ce qui vous fuit, vous vous placez dans une position de faiblesse de demandeur.
De la vacuité des recettes miracles sur le bonheur
Le bonheur et la vie spirituelle ne sont pas des plats. Retenez cette phrase clé : c’est à la recette de s’adapter à vous et non l’inverse, car ce qui marche pour l’autre ne fonctionne pas forcément pour vous. De plus, ces recettes vous éloignent de votre confiance en vous en insistant inconsciemment sur le fait que vous n’avez pas de volonté ou de discipline.
En revanche, apprenez la patience. C’est la clé pour être heureux. La plupart des gens pensent que le fait de ne pas avoir de plan, de ne rien prévoir, est une preuve de faiblesse. Mais c’est en fait une preuve de sagesse. Si vous êtes capable de vivre l’instant présent, vous êtes déjà en paix avec la vie. Vous savez ce que vous voulez, et donc comment y arriver.
Vous avez besoin de temps, d’espace et de silence pour être vraiment heureux. Vous ne pouvez pas tout contrôler. Si c’était le cas, la plupart des gens vivraient dans la frustration, le malheur et la tristesse.
L’intelligence existentielle dans les schémas parentaux
Sans le savoir, la plupart d’entre vous ont fait de leur vie ceux que leurs parents voulaient pour eux. Ou alors, croyant se révolter ou faire preuve d’indépendance, ils ont opéré un revirement à 180°… donc en restant dans le même axe. Combien de fois ais-je vu dans mes séances de coaching des personnes exerçant un métier qui ‘était pas fait pour elles et qui étouffaient, sans même qu’elles le réalisent, la vie en elles ? L’approche existentielle consiste à avoir la capacité se demander librement : quelle est ma voie, pour quoi je suis fait, qu’est-ce qui me meut ? Le secret de la vie, c’est de s’appartenir. Faites le tri entre ce qui n’est pas à vous (que vous pouvez avoir hérité sur des générations) et ce qui est vraiment vous et trouver votre propre équilibre entre ces deux axes).
Il est entendu que l’intelligence existentielle est un atout majeur pour l’équilibre et une vie réussie. En effet, elle est à l’origine de plusieurs actions provenant d’autres intelligences que vous détenez : la connaissance de soi, le savoir-être, les connaissances mathématiques et linguistiques et la maîtrise du corps sont indispensables pour comprendre le monde qui vous entoure et vous donner une opinion personnelle de vos objectifs à atteindre ainsi que la vie que vous voulez pour vous.
Quand nous étions enfants, nous manifestions naturellement et une curiosité débordante. Cependant, malheureusement, ces manifestations de l’intelligence existentielle ou spirituelle sont directement tues et rendues non légitimes. Il est également courant que ces approches réapparaissent à l’adolescence. Mais la société ne vous accompagne pas dans l’épanouissement de votre vie avec ces questionnements profonds que vous ressentez et ils deviennent enfouis en vous. C’est la raison pour laquelle l’intelligence existentielle est très difficile à développer.
Dans notre vie quotidienne, nous pouvons favoriser le développement de l’intelligence existentielle par des bonnes pratiques comme la méditation, l’introspection, le contact avec la nature grâce à l’intelligence naturaliste, la connaissance de soi, les relations avec autrui et l’apprentissage de nouvelles langues.
Globalement, l’intelligence existentielle est une forme d’intelligence que nous pouvons développer en apprenant à nous connaitre et en nous ouvrant à la vie.
Si vous souhaitez en savoir plus sur l’intelligence spirituelle ainsi que les autres intelligences, vous pouvez me contacter afin que j’en sache plus sur votre profil et vos besoins