Poincaré

Saviez-vous que le terme « intuition » avait été supprimé du dictionnaire à la fin du 17ème ? Un génie le réhabilita au début du XXème. Voici comment…

 

Ce génie, c’est Henri Poincaré – l’un des plus grands que la France ait connu : mathématicien, physicien théoricien et philosophe des sciences français, il est également polytechnicien, diplômé des Mines, médaille d’or de la Royal Astronomical Society, prix Bolyai, médaille Bruce. Ses nombreuses découvertes sur la relativité restreinte étonneront Albert Einstein quand certaines de ses recherches raviront Carl Gustav Jung.

Un jour de 1908, il rencontre l’un de ses amis académiciens qui lui dit : « Henri, nous serions très honorés qu’un homme tel que vous rejoigne notre prestigieuse Académie française. »

Henri Poincaré réajuste ses lunettes ovales et lisse sa barbe, pensif. Une chose le chagrine depuis longtemps : la notion d’intuition et tout ce qui concerne le monde dit « intérieur » ont été rejetés au XVIIème siècle, sous la pression de nombreux scientifiques, attirés par la conquête du monde extérieur (astronomie, énergie, etc.).

En ce début de siècle, la même histoire se répète sous l’influence des matérialistes qui soutiennent que toute chose est composée de matière et que, fondamentalement, tout phénomène est le résultat d’interactions matérielles…

Il fixe son interlocuteur, déterminé :

« J’accepte, mais à une seule condition.

– Tout ce que vous voudrez, cher Henri. De quoi s’agit-il ?

– Que le terme « intuition » soit réhabilité et réintroduit dans le dictionnaire. »

Ce qui fut fait !

Toute décision pertinente repose sur un savant équilibre entre pensée délibérée et intuition, bien que certains chercheurs distinguent deux types d’intuition : l’une holistique, synthèse non consciente d’informations issues de nos diverses expériences, et l’autre automatique, qui consiste à reconnaître une situation familière et à utiliser de manière non consciente des connaissances qui ont déjà été utilisées dans une situation semblable.

La première aurait un véritable intérêt pour les décisions stratégiques mais avec la difficulté de convaincre l’autre. La deuxième présente un intérêt pour les décisions opérationnelles mais sa fiabilité reste à prouver.

L’intuition, le flair, le sixième sens, la sensation fugace d’être en osmose totale, sont des outils à la disposition de nombre d’entre nous. Un adage courant indique que la première intuition est toujours la bonne… Eh bien, c’est parfaitement exact ! Et il faut tout de suite la transformer en action pour éviter des regrets par la suite…

Les différents entretiens que j’ai menés depuis des années montrent que toutes les personnes qui ont développé un minimum de cinq intelligences disposent toutes d’une intuition redoutable. Et l’intuition, elle seule, est une perception qui nous permet de prendre les bonnes décisions (quand elle n’est pas tuée par la rationalisation…).